☛ Résurrection
Je suis un funambule 
Sur le fil de ma vie
La haut l’air est bleu pur
Entre ciel et terre ferme
En bas les feuilles se meurent
Consumées par le temps 
Là-haut le soleil brûle 
Et réchauffe mon cœur 
J’aperçois sur le sable les traces de mon passé 
S’envolent les oiseaux vers l’horizon marin
Ils portent la mémoire de ces moments heureux 
Partagés par tous ceux qui habitent mon cœur
Ils sèment les graines d’amour par-delà les frontières 
Et les barrières de haine érigées par nos pairs
Serait ce l’éternité tout cet amour semé ?
Lorsque le jour venu le fil sera rompu
Les graines germeront des fleurs multicolores
Parfumées de l’amour que j’aurai su donner
Et de ces jours heureux ensembles partagés
Au loin j’apercevrai ces vaillants tisserands
Faiseurs de nos bonheurs à qui sait les saisir
Et je m’endormirai sur un lit de coton
En attendant l’aurore de ma résurrection.

☛ L’automne
Il pleut les larmes de l’automne
Les feuilles rougissent comme le soleil
Au levant du dernier matin
De l’été qui s’enfuit déjà

Eté trop vite disparu
Eté fleuri de mes chansons
Pour toi écrites au doux parfum
D’herbe et de blé juste coupés

Sous mes pas crissent les feuilles
Passent les grues à l’horizon
Voici l’automne de mes peurs
Tombant dans un tourbillon ocre
De feuilles échappées du vieux chêne
Et de la foret de mes songes

Les saisons passent avec les ans
S’enracinent les souvenirs
Au plus profond de tout mon être

Je suis le fruit de mon histoire
Ce fruit muri au fil du temps
Par mes joies et aussi mes peines

Je ne suis plus le fruit d’antan
Mais je suis celui du présent
Et je serai demain celui
En devenir de tous mes choix

La ronde des saisons m’entraine
Et je danse pour toi Liberté
Depuis le printemps de mes ans
Jusqu’à l’hiver de mon voyage

   par Emmanuelle Duville


Fête de rentrée du secteur pastoral - Pessac - 19 septembre 2021


☛ Gronde mon coeur
Gronde mon cœur sous la pluie
Tonne l'orage à l'horizon
Brûle mon corps tout entier
Dans l'embrasement des éclairs

Je suis colère dans la moiteur
Du vent qui monte du brasier
De cet air chaud d'un jour d'été

Colère de tant d'amour gâché
parce qu'on est passé sans le voir

Amour perdu ou ignoré
Par trop d'enfants désespérés
Enfants du monde à la recherche
Du temps perdu trop vite passé
Dans la pénombre d'un bonheur
Emprunt d'une illusion dorée

L'amour est ma « madeleine »de Proust
Celle que je goûtais lorsqu'enfant
Elle était mon pain quotidien
En aurais je oublié les saveurs
Dans le brouillard de mon ego
Alors que brûlait le soleil
Au dedans de mon cœur avide ?

Avide de retrouver l'amour
Qui nous habite au premier jour
Si puissant qu'il nous rend aveugle
De l'évidence de sa présence
Alors on préfère l'oublier
De peur qu'en nous il se consume
Lui qui est notre feu sacré !

Ma colère je l'ai apaisée
Dans les yeux de tous ces enfants
En quête du temps retrouvé
et de l'amour de leurs parents
Celui de ma « madeleine » de Proust !

Je veux que tout le monde y goûte
Et retrouve ces saveurs d'antan
D'une enfance perdue à jamais

Osons l'aventure de l'amour
Partons faire un tour du coté
De chez Swann ou bien d'Albertine 
Pour y cueillir les fleurs d'été
Des sourires du printemps germés

Il est l'heure du temps retrouvé
De l'arche perdue revenue
De l'ombre devenue lumière

☛ La valse des triolets
De ton en ton sautent les notes
Valsent les triolets de croches
Dans une course trépidante
Surgit le quadrille des quadruples
S'accrochant aux portées sauvages

Libres du temps et du sort
Elles courent vers la mesure finale
Lorsqu'envoûtantes elles nous transportent
De tons voisins en tons voisins

J'entends le souffle des soupirs
Ponctuant la partition de silences
Et quand après l'accord parfait
Le silence tombe dans l'oubli
Le concert s'exécute à nouveau
Applaudissements du public
Encouragements des esthètes
Le sort jeté par la musique
Aura franchi le mur du son
Par delà la double mesure

Muets dans un sourire figé
D'avoir perçu la perfection
Les mélomanes ont rendez vous
Compositeurs à temps perdus
Ils écrivent la partition
D'un concerto ou le bonheur
Et la frénésie du plaisir
Mêlent leur soif d'absolu
A l'unisson dans un point d'orgue

☛ Dame Nature
Dame Nature
Tu es en moi

Dame Nature
Je suis en toi
En pure symbiose nous confondons
Ces molécules qui nous composent
Et quand mon corps sera poussière
À son tour il te nourrira
Toi qui sans fin m'aura nourri

Dame Nature
En toi mon esprit est vivant
Le vent le porte et le transporte
Outre les frontières de la terre
Outre les frontières du temps
Vers ceux qui sont ou ne sont plus

Dame Nature
Apprends moi à te lire à t'écouter à te comprendre
Afin que la symbiose subsiste
Sans que l'un domine sur l'autre

Dame Nature
Je veux te regarder
te voir comme ma bien aimée
Toi qui me portes dans ton sein
Toi la mère l'épouse et la sœur

Dame Nature
Tu es moi

Dame Nature
Je suis toi

Dame Nature
Tu es
Dame Nature
Je suis

Nous sommes le 1 de l'alphabet
Trinité du toi moi et du nous
Qui unit les êtres vivants
Du passé présent et futur
Dans une nuée éternelle

Dame
Et
Nature

☛ GOIZEKO IZARRA
Ce matin une étoile m'a sortie de mes songes...
D'un regard la suivis...d'un regard je m'enfuis !
J'atterris au milieu d'un océan de rêves
Un jardin de bleuets et de verts nénuphars

Le sifflement aigu des oiseaux dans les branches
Faisait vibrer en moi les cordes de ma voix
Au point qu'il en naquit un chant étrange et doux
Esquissant au devant une portée fugace
De notes sautillantes au crayon dessinées

Devant moi s'enfuyaient dans une course folle
Les vallons arrondis accrochés aux nuages
Vainement je tentais d'en saisir la courbe
Jamais ne l'attrapais ni même l'effleurais...

Je survolais légère ces paysages aimés
D'une enfance aux saveurs de miel et chocolat
Les parfums exaltés par les fleurs butinées
Chatouillaient mes narines comme au premier matin
Et mes papilles avides de savourer déjà
Un délicat nectar par les abeilles offert
Eveillaient tous mes sens...au point de m'éveiller !

Goizeko Izarra Etoile du matin
A l'aurore tu t'estompes quand parait le soleil
En rêves Je t'ai suivie maintenant je te vois
Je te souris toi qui par la nuit emportée
A ravivé la flamme de mon imaginaire
Imagier façonné des souvenirs heureux

Goizeko Izarra Etoile de ma vie
De toi fis ma demeure
En toi je fis mon nid.

Goizeko Izarra Etoile du matin
De chacun de mes jours tu fais briller l'étoile.

   par Emmanuelle Duville


Élégies d'été

☛ Le pèlerin Patrick Lestienne
Il marche, il avance, il progresse sur les montagnes et sous le soleil.
Ses pieds lui rappellent qu'il se dirige vers le but qu'il s'est donné : La guérison.
Le pèlerin tente de se délivrer du mal physique ou moral par l'effort, le dénuement, la méditation et l'espérance.
Au cours de son périple, il croise des lieux et des hommes nouveaux.
Leurs expériences de vie et leurs rêves sont parfois échangés. Ils refont le monde en partageant un morceau de pain.
De retour dans sa demeure, il se sait changé, mais il ne sait pas pourquoi.
Il n'a pas trouvé la clef des mystères qui l'entourent.
Mais il sait à présent ; Comment Il s'est dépassé, Comment il a partagé, Comment il a prié,
Comment il a admiré.
Cet homme ne voit plus le monde comme avant.
Il comprend enfin que c'est lui-même le mystère de la création.
Il contribue à chaque acte qu'il accomplit à transformer cette œuvre.
Cet homme a la responsabilité d'apporter maintenant
Sa pierre à l'édifice invisible dont il ne percevait que les contours.
Une voix lui dit : "Rencontres improbables au-delà du regard animé par le cœur,
Rencontres avec toi-même au-delà de ta souffrance.
Rencontres avec nature, beauté sans pareils
[c'est la beauté qui est sans pareille ? ou nature et beauté sans pareilles ou rencontres sans pareilles ?].
Rencontre avec Dieu et sa tendre grandeur,
Que cet orgue en cette cathédrale ne cesse de clamer la force de la vie, et de lui rendre grâce".

☛ L'été Emmanuelle Duville
Doux crépuscule à l'aube de la nuit.
Le soir est bleu comme l'écume luit
Brodé d'étoiles aux reflets poudrés d'or.
Guide céleste des bateaux vers le port

Gronde l'orage dans le gris du lointain.
Eclairs brisant les horizons marins
Tombe la pluie dans la moite chaleur.
D'un soir d'été sur les prairies en fleurs

Petit matin tapissé de rosée,
Tendre fraicheur de la brise levée
Flottent les perles d'un doux soleil naissant.
Quand vient l'aurore d'un jour bientôt brûlant

De ses rayons ardents couleur des blés.
L'astre de feu embrase les vallées
Puis tout de pourpre se vêt le firmament.
Lorsque là-haut paraît le blanc croissant

Danse le feu le soir de la Saint Jean.
Chantent les rires dans les flammes du temps
Passent les jours au rythme des saisons.
Voici l'été de toutes les moissons

Cueillons les fruits mûrs aux parfums de fleurs.
Marchons sur les routes aux mille saveurs
Jonchées de pétales de printemps tombés.
Souvenirs perdus du temps retrouvé

De l'été qui ne passe jamais ne me lasse.
Des oiseaux rêveurs aux amours fugaces
A ce trémolo qui remplit mon cœur
je me rassasie d'instants de bonheur

La moisson est faite.
L'été est parti.
Le souvenir reste,
le bonheur aussi.

Prière pour l'été   Proposée par Anne Roumec
Seigneur, notre Dieu,
Veille sur ceux qui prennent la route :
Qu'ils arrivent sans encombre au terme de leur voyage.
Que ce temps de vacances soit pour nous tous
Un moment de détente, de repose, de paix !
Sois pour nous, Seigneur,
L'ami que nous retrouvons sur nos routes,
Qui nous accompagne et nous guide.
Donne-nous la joie simple et vraie
De nous trouver en famille et entre amis.
Donne-nous d'accueillir ceux que nous rencontrerons
Pour leur donner un peu d'ombre
Quand le soleil brûle trop,
Pour leur ouvrir notre porte
Quand la pluie et l'orage les surprennent,
Pour partager notre pain et notre amitié
Quand ils se trouvent seuls et désemparés.
Seigneur, notre Dieu, veille encore sur nous
Quand nous reprendrons le chemin du retour :
Que nous ayons la joie de nous retrouver
Pour vivre ensemble une nouvelle année,
Nouvelle étape sur la route du salut.


☛ Le jardin de mes émotions par Emmanuelle Duville
J'ai fini par me perdre
Me perdre malgré moi
Dans ce jardin hirsute
Sans allée bien tracée

Généralement secret
A l'abri des regards
Peu connu ou seulement
De quelques initiés

Rarement partagé
Par peur du jugement
Des incompréhensions
De ceux qui croient aimer

Jamais le mot n'atteint
L'étendue de son sens
Et je reste en suspens
D'en exprimer la moelle

Entre toi qui m'écoutes
Et moi qui te raconte
Il y aura toujours
L'intraduisible sens

Du jardin de mon âme
Et de mes émotions
Tsunami intérieur
Volcan de mes pensées

Il dévaste mes proches
Et lointains horizons
Je lutte et me débats
Mais finalement me noie

Tu es la devant moi
Radeau insubmersible
Et je te tends la main
Je te la donne... Elle est à toi...


Un témoignage de chrétiens d'orient

Bonjour tout le monde,
Je m’appelle Christiane, je suis libanaise, mariée à un français et je vis en France depuis 2010.
Je suis chrétienne maronite.

Le mot maronite vient de Saint Maron, Maroun en arabe. Saint Maron a vécu en Syrie où les premières communautés maronites se sont formées au début du 5 e siècle. Les maronites sont en pleine communion avec le Saint- Siège, c.-à-d. avec le pape.
L’Eglise maronite est une église catholique, antiochienne de tradition.

Aujourd’hui, les chrétiens représentent moins que la moitié de la population du Liban, soit environ 37%. Ces chrétiens se composent en majorité de maronites, mais également de l’Eglise Orthodoxe d’Antioche, de l’Eglise Grecque Catholique Melkite, de l’Eglise Arménienne, ainsi que de petites communautés telles que les Eglises Syriaques Catholiques et Orthodoxes, les Protestants, l’Eglise Latine, l’Eglise Chaldéenne et l’Eglise Apostolique Assyrienne de l’Orient. Et ce n’est pas pour rien qu’en septembre 1989, le Pape Jean-Paul 2 dit que le Liban est plus qu’un pays : c’est un message de liberté et un exemple de pluralisme pour l’Orient comme pour l’Occident.

Contrairement à l’Eglise Catholique Latine, l’Eglise Maronite tolère l’ordination d’hommes mariés. Chez les maronites, le baptême et la confirmation sont donnés ensemble dans la même célébration. Mes deux enfants, Jad et Joy ont été baptisés et confirmés le même jour à l’église maronite au Liban.
Nous avons trois saints et deux bienheureux maronites libanais, dont Saint Charbel qui est le Saint le plus populaire au Liban, il aurait fait plus de 29 000 miracles.
La messe maronite est célébrée en partie en araméen, surtout la Consécration qui est dite le plus souvent dans la langue de Jésus. Dans les traditions pascales, la messe célébrée le Jeudi Saint marque également la commémoration du rite du lavement des pieds pendant lequel le prêtre reprend le geste de Jésus qui s’est abaissé pour laver les pieds de ses disciples.
A la fin de la messe, le Saint-Sacrement est porté en procession, au reposoir où il est déposé dans un tabernacle que l’on tient fermé jusqu’à vendredi Saint. Les fidèles visitent ensuite sept églises méditant les étapes du procès du Christ et de sa Passion.
Le vendredi Saint, les processions à ciel ouvert essaiment un peu partout en souvenir de la Passion du Christ et c’est un jour férié pour que tous les chrétiens puissent y participer.
Il ne faut pas oublier les cloches qui commencent à carillonner samedi vers 23h pour la messe de minuit chez les maronites et les cloches qui carillonnent à partir de 4h dimanche matin, dans les églises grecques orthodoxes et grecques catholiques pour la messe de la résurrection.

Malheureusement, aujourd’hui, le Liban vit une crise financière économique sans précèdent. L’inflation explose, plongeant les libanais dans la misère.

En cette journée des chrétiens d’Orient, je voudrai vous demander de prier pour les libanais, que le Seigneur les aide à garder l’Espérance et de croire en un avenir possible sur leur terre, cette même terre que Jésus a foulé à Tyr et à Sidon, ces deux villes du sud du Liban, citées plusieurs fois dans les évangiles.

Je vous remercie pour votre écoute et vos prières et je remercie Père Fréderic-Marie qui m’a donné l’occasion de m’exprimer.
Avec tous les chrétiens de France, nous croyons que rien ne fera fléchir notre espérance ! Que ni la guerre, ni la persécution, ni le terrorisme ne nous empêchent d’être semeurs d’Espérance.

   MERCI.


Prière à L'Esprit-Saint
Oh mon Dieu envoie sur nous ton Esprit!
Qu'il nous mène sur le chemin de la Sainteté
      nous qui sommes affublés de notre manteau de pécheur
Qu'il génère en nous un Etat d'Esprit qui nous permette de transmettre notre foi
      malgré nos différences
Etat d'Esprit devenu langage universel pour nous permettre de communiquer sans barrière aucune
      Ni sociale, ni culturelle, ni géographique,
Etat d'Esprit né de l'Esprit Saint et nous conférant notre spiritualité la plus intime,
Etat d'Esprit somme toute plus important encore que les actes par eux mêmes,
Oh mon Dieu chaque jour j'implore ton Esprit
Puisse t'il habiter mon âme en tout instant que tu m'offres de vivre
Amen
   Emmanuelle Duville


☛ Il est fleuri le mois de mai
Il est fleuri le mois de mai
Pétales de rose, rouges coquelicots,
Fleuri d’oiseaux aux chants vermeils
Sifflements ocres, envolées bleues
Perçant le ciel azur printemps

Je déambule dans la toile
De ces tableaux que j’aime tant
Au mouvement zéphyr et lent
Des champs de blé encore trop verts
Non! Maitre Van Gogh n’est pas mort!
Les moissons ne passeront pas
Les bleus seront mêlés de jaune
Quand le soleil aura frappé
Et le printemps s’inclinera
D’une révérence de parfums
Devant l’été qui sera là

Il est fleuri le mois de mai
Le chevreuil a trouvé l’âme soeur
Au bord du ruisseau des forêts
De l’autre coté du village
De cette petite école oubliée

Je traverse les bosquets émeraude
Ou les feuillus tombent amoureux
Des majestueux conifères
Sous le regard fort amusé
Des noisetiers couleur panache
Et des écureuils rassasiés.
J’entends le crissement des feuilles
Sous les pas lourds des échappées
Belles de mes désirs de printemps

Je respire les parfums d’humus
Des tapis de ces feuilles marron
Vestiges oubliés de l’automne

Il est fleuri le mois de mai
Au rythme des envolées du coucou
Fleuri des notes sur les lignes
Des portées des grands musiciens
Grieg, Albeniz, Vivaldi!

Les Fleurs du Mal s’en sont allées
Baudelaire en a cueilli le parfum

Le printemps règne, Maitre des Arts
Traversant les mois de l’année
Dans son costume de jeune marié

Le mois de mai s’offre à Marie
Dans la splendeur de l’innocence
de l’enfant qu’elle a mis au monde

Il est fleuri le mois de mai...

☛ J'ai peur d'avoir peur
J'ai peur d'avoir peur
Mais la peur m'aide à me dépasser
J'ai peur de douter
Mais les doutes m'aident à m'élever
J'ai parfois peur de vivre
Mais la vie s'offre à moi chacun de ses matins

J'ai peur de mourir
Mais la mort me fait vivre ma Pâque au crépuscule
J'ai peur du temps qui passe
Et jamais ne me lasse
De vivre et de mourir
De pleurer et de rire
De crier mon bonheur
De cueillir cette fleur

J'ai peur du temps qui lasse
Et jamais plus ne passe
Ni le jour ni la nuit
Sans un cri sans un bruit
J'ai peur de ne plus être
Et chaque jour peut-être
J'oublie que j'ai vaincu
Sans jamais l'avoir su
La mort qui me hantait

Comme un roseau fléchi
Debout je suis en vie
Dans la pénombre intime
Du jardin de mes peurs
Ces peurs qui me grandissent
Et qui me font douter
Des doutes de mon âme

Comme le flot des vagues
Mon esprit vagabonde
Ainsi je m'abandonne
Loin des peurs et des doutes
Pour cueillir cette fleur
Et crier mon bonheur

☛ L'infinité du temps
Il s'est perdu le temps présent
Dans le passé de mon futur
Le temps passé n'est pas perdu
Quand je le passe auprès de toi
Toi l'être aimé qui te faufiles
Entre les ans du temps qui « fleurte »
Avec les âges de ma vie
Auprès de toi je n'ai plus d'âge
Nous sommes tous deux l'éternité
Dans le cosmos de ces années
Je t 'ai rencontré un matin et ne t'ai plus jamais quitté
Et quand le soir est arrivé j'ai retraversé le passé
Pour vivre encore ces doux instants
Du temps présent dans le futur
Et dans le firmament des ans
Notre éternité nous rassemble
Je revêts le manteau de nos âges
Lourd du passé de nos deux vies
Et du présent qui est passé
Le futur nous a rattrapés
Au rythme du présent de nos âges
Nous allons mourir pour revivre
A l'image de nos vies passées
Dans un futur d'éternité

   par Emmanuelle Duville


Message de l'Action Catholique Ouvrière (ACO) pour le 1er mai 2021


☛ La courbe bleue du firmament par Emmanuelle Duville
La courbe bleue du firmament
A arraché le toit du monde
Poudre d'étoiles sous le soleil
Se dissipant comme la brume
Azur velours ouate saphir
Vêpres intimes noces d'argent
Sonne le glas de la raison

Au loin sous l'horizon bleuté
Dansent les flammes enlacées
Braises rougies passion brulante
Le feuillage de pourpre vêtu
Laisse entrevoir par petites touches
La discrète sagesse du jade

L'heure est aux couleurs arc en ciel
Patchwork de sentiments meles
De la passion qui nous enfante
A la raison qui nous fait vivre
Je suis l'enfant de l'arc en ciel
Palette des contradictions
De mon esprit et de mon coeur

D'amour façonné je grandis
Dans le paysage aquarelle
de mes désirs d'éternité
Sonne le carillon des moissons
Douces récoltes de toute une vie
Germes des semis d'espérance
Que j'ai plantés jour après jour

Se tait le glas de mes déserts
Sentiers arides couleur poussière
Par trop parcourus dans la soif
Me précipitant vers l'abime
J'aperçois l'écume de mes ans
Sur le chemin du firmament
Je flotte au coeur de la nuée
De nos étoiles rassemblées

☛ Ma foi qui sommeille par Emmanuelle Duville
Dans la chambre de mes secrets sommeille ma foi
Enfouie sous les décombres des tourments de ma vie
Bien rangée oubliée...de moi mais pas de Lui!
Sont closes mes paupières au matin de mes doutes

Mon esprit vagabond veille dans mon sommeil
Soldat de mon combat contre l'absurdité
Le néant la folie et la cupidité
Prêt à lever les armes contre les assaillants

De rouge pourpre vêtus alliés de mon égo
Et c'est dans la bataille que se réveille mon âme
Révélant les saveurs oubliées de l'Amour
Portée par cette foi que j'avais ignorée

Il n'est que la souffrance pour ouvrir à nouveau
Mes yeux clos aveuglés par un bonheur furtif
Et révéler la Pâque de mon être endormi
L'élevant du trépas à la vie éternelle

Il a fallu porter la croix de mes péchés
La laisser partager pour qu'elle fut allégée
Et porter tour à tour celle de ceux qui entrent
Dans ma vie jalonnant son chemin de halage

L'instant de ma Passion a fait renaitre en moi
La beauté du bourgeon que je ne voyais plus
Le doux chant de ce merle dans mon jardin niché
L'odeur de ce lilas au bord de ma fenêtre ...


Méditations de Carême et de Pâque par le père Jean-Marie Roumégoux

☛ Dimanche de Pâque - 4 avril 2021

Pâques 2021 Année B -  4 avril 2021

Jean 20, 1-9 Résurrection

« Christ est ressuscité ». C’est par ces mots que les chrétiens orthodoxes se saluent le matin de Pâques. La résurrection du Christ est au cœur de notre foi. Elle coupe en deux l’histoire du monde. A sa lumière toute notre vie, y compris la mort, prend un autre sens.

La RESURRECTION : UN FAIT

Commençons par dire ce qu’elle n’est pas. La résurrection de Jésus n’est pas la renaissance d’un dieu après sa mort, à la manière de certains dieux de l’époque. Elle n’est pas l’immortalisation de son âme : c’est tout l’être de Jésus qui ressuscite. Elle n’est pas, non plus, la simple survivance de l’esprit de Jésus dans le souvenir des apôtres. Elle n’est pas une croyance, comme l’immortalité ou la réincarnation, qui ne peut être l’objet d’aucune vérification scientifique.

Comme tous les faits historiques, notre conviction repose sur le témoignage. Les apparitions du Christ, le tombeau vide, sont des signes. Nous croyons aujourd’hui au fait de la résurrection parce que des témoins, dignes de foi, nous l’ont affirmé et qu’ils n’ont pas hésité à sceller, par le sang, leur témoignage.

LA RESURRECTION : UNE FOI

La résurrection de Jésus est un fait qui a rapport à l’histoire mais qui est au-delà de l’histoire. D’autres réalités, l’amour par exemple, ont rapport à la raison mais sont au-delà de la raison. L’athée, l’agnostique sont là pour nous rappeler que la foi n’est pas le résultat d’une argumentation historique, ni d’une réflexion rationnelle. La résurrection n’est pas le retour à la vie mortelle, donc accessible aux sens et à l’histoire, comme ce fut le cas pour Lazare revenu à la vie (Jn 11, 43) et qui est mort plus tard.

La résurrection est passage à la vie nouvelle qui échappe à la mort et donc aux sens et à l’histoire. Parce qu’il échappe à la mort, le Christ échappe aux sens de ceux qui veulent le toucher. Il échappe à la recherche historique des générations futures.

Comment se fait-il que je suis croyant ? Comment se fait-il que les mêmes paroles entendues laissent l’un indifférent et permettent à l’autre de s’ouvrir à la foi ? « Nul ne peut dire : Jésus est Seigneur (autrement dit croire à la résurrection, à sa divinité) sans l’action de l’Esprit-Saint ( 1 Cor 12, 3). La foi est un don. Un jour nous l’avons recueilli, nous devons le faire grandir.

La résurrection du Christ laisse une trace dans l’histoire et, par là, nous invite à sortir de nos tombeaux.

LA RESURRECTION : UNE RESPONSABILITE

Par sa résurrection, Jésus inaugure une nouvelle existence où la vie triomphe de la mort. Il y a véritablement une transformation du sens de l’histoire, du sens de l’homme, de notre rapport à l’histoire et aux hommes. La mort ne peut plus avoir raison des hommes puisqu’en Jésus-Christ, elle a été anéantie. Cette certitude, celle des Apôtres, la nôtre, bouleverse la vie : la Bonne Nouvelle a pour nom espérance et amour. Comment vivons-nous ces deux réalités ?

L’espérance fait du croyant un voyageur en chemin. Cette force de la Résurrection imprègne désormais chaque situation, même la plus désespérée sur le plan humain. Le croyons-nous ? Dans un monde, « désenchanté », tenté par la démission, le découragement, la lassitude, sommes-nous porteurs d’espérance ? Sommes-nous prêts à témoigner par notre vie, de la parole du Christ : « Je suis la Résurrection et la vie ; qui croit en moi, fut-il mort, vivra » (Jn 11, 25) ?

L’amour est au cœur de la vie du Christ. Dans sa mort, Jésus livre sa vie par amour. Il la donne à ceux qu’il aime ; il parachève tous ces gestes d’accueil, de don, de pardon. En le ressuscitant, Dieu le Père approuve l’existence de justice et d’amour menée par son Fils. La Résurrection nous entraîne dans une vie livrée pour le service de nos frères.

Croire en Jésus ressuscité n’est plus simplement affirmer un événement passé, mais c’est nous vouloir responsables du déploiement de la résurrection du Christ dans tous les actes de notre vie. AMEN

      J-M. Roumégoux


☛ 6è Carême Rameaux B - 28 mars 2021

La Passion selon St Marc

Nous sommes venus avec un rameau à la main. Pourquoi ? Par tradition ? Pour une rencontre avec notre Dieu ? Avec Jésus-Christ ? Avec une communauté ? Avec nous-mêmes ? Sans doute, un peu pour tous ces motifs. Sachons que la symbolique de ce rameau est plus riche que nous ne le pensons.

Alors, Oui ! Un rameau pour l’homme, un rameau pour le Christ, un rameau pour aimer.

Un rameau pour l’homme

Les puissants, les riches, les stars possèdent des signes extérieurs de richesses. Jésus entre à Jérusalem monté sur un ânon et, nous le savons, ceux qui l’acclament aujourd’hui, voudront que, demain, il soit mis à mort sur le bois de la croix.

Jésus se retrouvera seul devant la souffrance et la mort.

En accompagnant Jésus avec notre rameau à la main, nous voulons prendre en compte la souffrance et la peine des hommes, les nôtres et celles de nos frères proches et lointains.

Térence, un philosophe ancien, disait : « Rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». Un philosophe contemporain a écrit : « Rien de ce qui est inhumain ne m’est étranger».

Oui, Jésus nous a rappelé la voie de la compassion.

Avec notre rameau, nous le suivons.

Un rameau pour le Christ

Avant la fin de la semaine, Jésus sera pris, jugé, condamné. Sans doute, on ne lui pardonnait pas des paroles révolutionnaires. Il proclamait haut et fort que la miséricorde valait bien plus que les sacrifices offerts au Temple de Jérusalem. Il avait chassé les vendeurs du Temple. Il posait des actes de guérison, même le jour du Sabbat.

Rien ni personne ne pouvait le détourner de sa mission : proposer le salut, la guérison, la libération, à toute personne rencontrée sur sa route.

Au grand dam des pharisiens et des maîtres de la Loi, Jésus s’assoit à la table des publicains, touche les lépreux et les guérit. Il pardonne aux pécheurs. Par ses gestes et ses paroles, Jésus réconcilie les hommes entre eux, avec Dieu et avec eux-mêmes. Jésus nous ouvre la voie de la paix, de la justice et de la réconciliation.

Avec notre rameau, nous le suivons.

Un rameau pour aimer

A la veille de sa mort, pendant ce dernier repas qu’il partage avec ses disciples, Jésus donne le sens de sa mort. Cette vie que l’on va lui prendre, il l’offre par amour. Il l’offre pour la multitude et pour chacun d’entre nous : «  Il m’a aimé et s’est livré pour moi »( Galates 2, 20 ») dit St Paul.

Le chrétien est « pratiquant » dans la mesure où il pratique la charité, la charité conçue non comme une assistance mais comme un service qui permet au frère de grandir.

C’est bien dans ce projet que s’inscrivait, dimanche dernier, le CCFD-Terre Solidaire, (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement).

Ce rameau, que nous pourrons ramener dans notre maison, nous rappellera à la fois l’engagement du Christ sur la route de Jérusalem et nos engagements au service de nos frères proches ou lointains.

Cette Terre, notre Terre, notre « Maison commune » comme l’appelle le pape François, nous voulons la rendre plus habitable pour tous.

En offrant une branche de ce rameau, nous pourrons témoigner, et de notre amitié, et de notre volonté de bâtir un monde plus fraternel. AMEN

    J-M. Roumégoux


☛ 5ème dimanche de Carême B - 21 mars 2021

Jean 12, 20-33 grain de blé. Voir Jésus

C’est à l’approche de sa Pâque, et surtout au cours de son dernier repas, que Jésus révèle le secret de sa vie et le sens qu’il donnera à sa mort sur la croix. Par ses paroles et par le don qu’il fait de sa vie, lui, le Fils de Dieu, Jésus, vrai Dieu et vrai homme, nous découvre le cœur de Dieu, le cœur de l’homme et le secret de notre vie.

Qui est Dieu ?

Le Dieu que nous dévoile le Christ n’est pas le potentat, le Tout-puissant dominateur, l’invulnérable, que les diverses religions ont imaginé. Depuis longtemps des philosophes ont dénoncé ce Dieu concurrent de l’homme ; je pense aux maîtres du soupçon (Marx, Nietzsche, Freud) et à un philosophe plus récent, Michel Onfray.

Non ! Le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu d’amour, un Dieu qui aime jusqu’à l’extrême.

Jésus en sera sa figure humaine : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » (Jn 15, 13).

Jésus va jusqu’à sacrifier sa vie pour que l’homme vive. Jésus ne garde rien pour lui-même. Il renonce à lui-même. La mort de Jésus sur la croix nous fait découvrir l’infini amour de Dieu. La parabole du grain de blé est une image de Dieu qui se donne totalement.

Nous ne sommes plus au niveau de la raison mais, comme dans tout amour, au niveau de la contemplation, et devant Dieu, au niveau de l’adoration.

Il faut oser nous mettre devant un crucifix comme nous y invitait l’évangile de dimanche dernier. Ou bien, en cet hiver, nous pouvons semer un grain de blé pour le voir pourrir, s’anéantir, pousser une tige et, à l’été, donner de multiples grains.

Qui est l’homme ?

Le livre de la Genèse nous livre cette parole de Dieu: « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1, 26) . Dans l’Ancien Testament, le peuple de Dieu ne l’était que dans la mesure où ses membres avaient entre eux les mêmes relations que Dieu avait avec son peuple. Aujourd’hui Jésus, par ses paroles et surtout par son dernier acte sur la croix, qui est le don total de lui-même, nous révèle l’essentiel de l’être que nous sommes ou que nous devons être. Nous sommes faits pour être don total de nous-mêmes. Nous sommes faits pour aimer.

Jésus, immédiatement après avoir livré son secret, ajoute : « S’aimer soi-même, c’est se perdre ». L’homme n’est pas fait pour soi. Le but de l’homme, une vie réussie, c’est d’aimer. Le comble de l’amour, c’est de se perdre pour un autre.

La vraie mort n’est pas la mort physique mais le refus d’aimer ; c’est le repli égoïste sur soi.

En dehors des lois du code du travail où le juste salaire doit être honoré, notre attitude, en Église comme dans la société, doit être la générosité et la gratuité.

Qu’est-ce que vivre ?

Ce temps de carême nous invite à suivre le Christ dans le don qu’il fait de sa vie. C’est nous préparer à accueillir la triple libération que nous offre le Christ ressuscité dans une vie de foi, d’espérance et de charité.

La foi en la résurrection de Jésus nous libère de la peur de nous-mêmes. Croire en Jésus, c’est faire confiance en sa parole qui nous oriente vers la vraie vie, une vie d’amour.

L’espérance nous délivre de la peur de la mort, la mort physique, bien sûr, mais aussi la peur et l’angoisse du néant. L’espérance nous permet de regarder l’avenir toujours ouvert, pour nous et pour tout homme quel qu’il soit.

La charité, l’amour compatissant, nous délivre de la peur de l’autre, de la peur du prochain. Nous aurons à le servir en surmontant indifférence et désir de domination.

Dans chaque eucharistie, dans le don qu’il fait de sa vie, le Christ nous entraine à sa suite. AMEN.

       J-M. Roumégoux


☛ 4ème dimanche de Carême B - 14 mars 2021

Évangile de Jean 3, 14-21   Serpent

Dans une église, à un carrefour ou, peut-être, dans notre maison, un « crucifix » : un homme cloué sur une croix pour exprimer la souffrance vécue par Jésus, ou bien une croix toute nue pour exprimer la mort dépassée par la résurrection.

Autrefois, les Hébreux étaient invités à tourner leurs regards vers le serpent d’airain pour être guéris. Nous, au jour de notre baptême, nous avons été marqués du signe de la croix et aujourd’hui l’Église nous invite à tourner notre regard vers la croix du Christ ressuscité pour être pleinement vivants au milieu de nos frères.

Croix de passion, de résurrection, de lumière.

La croix de la Passion

Passion au sens de souffrance et d’amour : aimer passionnément, accepter de souffrir pour aller jusqu’au bout de son amour. C’est bien ce que Jésus réalise tout au long de sa vie, et, d’une manière plus intense encore, au moment de sa « Passion ».

C’est au cours de son dernier repas avec ses disciples que Jésus livre le secret de sa vie et le sens qu’il donne à sa mort. Les responsables politiques et religieux lui imposent cette mort si cruelle ; Jésus dit la vouloir et la choisir : « Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne » (Jean 10,18).

Ainsi, dans la pire détresse, Jésus continue d’aimer, de pardonner, de faire confiance à son Père du ciel. Ainsi, aujourd’hui, dans notre monde marqué par tant de misères physiques ou morales, tant d’injustices individuelles ou collectives, Jésus nous ouvre le chemin de l’amour et du pardon.

Croix de la résurrection

Jésus est vivant. Nous le croyons, c’est notre foi. Quand, trois jours après sa mort, les femmes se rendent au tombeau, le tombeau est ouvert et vide. Le grain de blé, jeté en terre, a germé et a poussé la vie.

Les apôtres, qui n’y croyaient plus et avaient commencé à se disperser sur les routes de Galilée, reconnaissent le Seigneur vivant au milieu d’eux.

Les marques des clous demeurent sur le corps du ressuscité mais, désormais, est venu le temps de la paix, de la joie et de la mission.

Il  faudra du temps, pour comprendre ce qui s’est passé.  Il faudra du temps, pour trouver les mots qui exprimeront cet événement extraordinaire. Il faudra du temps, pour accueillir cette présence du Christ ressuscité en chacun et dans le monde.

Personne n’a été témoin direct de la résurrection du Christ. Nous ne parlons pas d’un fait historique mais nous affirmons un fait réel. Par contre le témoignage des apôtres est historique. Ils sont passés du doute à la foi, de l’accablement à la joie du témoignage. Cette traversée de la résurrection en eux les a ouverts au monde. Cette foi a eu quelque chose de ressuscitant pour eux.

Croix de lumière

En s’effaçant de Nous, au jour de notre baptême, nous avons été marqués du signe de la croix et aujourd’hui l’Église nous invite à tourner notre regard vers la croix du Christ ressuscité pour être pleinement vivants au milieu de nos frères leurs yeux, au jour de l’Ascension, le Christ recommande à ses disciples d’aller dans le monde entier, prêchant la Bonne Nouvelle. Je retiendrai deux traits de lumière.

Le premier nous invite à renouveler notre attitude vis-à-vis de la souffrance et du mal dans le monde. Toute sa vie, Jésus a lutté contre la mal et, lorsque il en a été la victime, il a continué  d’aimer jusqu’à pardonner à ses bourreaux. Dieu n’est pas intervenu pour le dispenser de cette mort. Mais par la résurrection, la vie et l’amour ont gagné sur la mort.

Le deuxième trait de lumière concerne notre vie en Église dans l’Esprit de Jésus. L’évangile de Luc rapporte que, sur la croix, Jésus, au moment de sa mort, « remet l’Esprit » (Luc 23, 46). C’est, désormais, de cet Esprit, de l’Esprit-saint, de l’esprit de Jésus, que nous devons vivre ; esprit d’amour et de liberté qui nous invite à inventer, pour notre monde d’aujourd’hui, des chemins de vie, de pardon, de service et de fraternité.   AMEN 

                J-M. Roumégoux