Dimanche 22 Aout 2021 (21 ème dimanche - Année B) - JEAN 6, 60-69

Avec cet évangile, nous sommes après la multiplication de pains, après la marche sur les eaux, après le discours sur le pain de Vie : « Ma chair est nourriture véritable, mon sang est véritable boisson ».
Apôtres et disciples, qui connaissent les prescriptions juives, ne peuvent accepter de telles paroles puisque l’on ne peut toucher le sang.
Le sang est sacré, parce que, siège de la vie, il n’appartient qu’à Dieu. Mais, dans ce passage d’évangile, l’interpellation de Jésus concerne moins l’eucharistie que la foi des disciples et des Apôtres et par conséquent la nôtre aujourd’hui.

UNE VIE DE FOI
La révélation de Jésus ne s’impose pas à l’homme comme une évidence. Elle se propose à une liberté.
Pendant toute sa vie terrestre Jésus, tout en respectant la Loi, la religion dans laquelle il est né (« Je ne suis pas venu abolir la loi, mais l’accomplir, la parfaire [Mt 5,17] ), a vécu pleinement l’amour filial de son Père du ciel. Nous pouvons imaginer ce que pouvaient ressentir les Apôtres en voyant cet homme, Jésus, s’adresser à son Père du ciel, dans ses moments de prière. De même, quand Jésus enseignait les foules, que d’étonnement, que d’admiration pour les réponses apportées à des questions ou à des remarques malveillantes faites par les spécialistes de la religion !
Les paroles de Jésus vont toujours dans le sens de la vie et de l’amour. Jésus entraine cette petite communauté, qu’il a bâtie autour de lui, pour vivre, à sa mesure, ce Royaume de Dieu qu’il appelle de ses vœux. Cette vie de foi, d’enfants de Dieu, devient source de joie pour tous ceux qui en vivent déjà.

UNE VIE DANS L’ESPRIT DE JESUS
Je retiendrais, avec vous, cette phrase un peu mystérieuse que nous trouvons au milieu de cet évangile : « Les paroles que moi je vous ai dites, sont Esprit et elles sont vie ».
Nous devons nous rappeler les paroles que Jésus a reçues au jour de son baptême dans les eaux du Jourdain : «  Celui-ci est mon Fils bien-aimé », paroles que chacun de nous a entendues au jour de son Baptême.
Vivre de l’esprit de Jésus, c’est entrer dans ce dynamisme. Il nous faut aimer toujours davantage, et Dieu notre Père, et tous les hommes nos frères, jusqu’à faire le sacrifice de notre vie.
Dès les premiers jours de son ministère, Jésus a perçu qu’il devait renoncer aux biens terrestres, à la puissance, à la gloire. C’est au moment où, sur la croix, Jésus remet son Esprit dans les mains du Père, que la vie lui est donnée totalement, en surabondance, par la Résurrection.

UNE VIE DE FRATERNITE
Au jour de la Pentecôte, c’est l’Esprit de Jésus qui est répandu sur les disciples réunis au Cénacle. Ayant reçu l’Esprit de Jésus, les premiers chrétiens vivent une communauté accueillante à ceux qui reconnaissent en Jésus le Sauveur annoncé et attendu. Ils prient ensemble, ils écoutent la parole de Dieu, ils mettent tout en commun.
De cette communauté, on disait : « Voyez comme ils s’aiment ». C’est le même Esprit qui va les envoyer jusqu’aux extrémités du monde. Nous pourrons suivre, dans les Actes des Apôtres la docilité de St Paul aux invitations de l’Esprit. Avec le même enthousiasme pour porter la Bonne Nouvelle toujours plus loin, Paul a le souci de bâtir des communautés fraternelles où il n’y a plus ni juif, ni grec, ni esclave, ni homme libre, ni homme et femme. La communauté chrétienne se distingue ainsi du monde par le fait que les différences y sont constatées et nommées mais aussi que chacun est reconnu et aimé comme une personne, indépendamment de son statut et de ses qualités. Nous sommes tous frères ! C’est bien cela que nous voulons vivre dans cette Eucharistie où le Christ lui-même nous donne la force de son Esprit. C’est bien cela que nous essaierons de vivre partout où, cette semaine, nous serons au service de nos frères.
Vie de foi, Vie dans l’Esprit de Jésus, Vie fraternelle.
AMEN

J-M. Roumégoux