Coin lecture : quelques textes vus ou reçus par des paroissiens

Les jeunes, les personnes âgées et la prophétie de Joël (vu par Jean-Jacques Olivier)

voyageroumanieLe 26 juillet, il y a sept ans, lors des JMJ au Brésil, le Pape François a lancé un appel pour renforcer le dialogue entre les générations. Un thème qu'il a repris et développé durant son pontificat et qui, à notre époque marquée par la pandémie, devient fondamental pour envisager l'avenir avec espérance.

Alessandro Gisotti – Cité du Vatican

«Combien est importante la rencontre et le dialogue entre les générations, notamment au sein de la famille». Nous sommes le 26 juillet 2013, le Pape François regarde depuis le balcon de l'archevêché de Rio de Janeiro. Pour l'écouter, lors de la récitation de l'Angélus, des milliers de jeunes du monde entier sont venus au Brésil pour les Journées mondiales de la jeunesse, le premier voyage apostolique international du Pape élu le mois de mars précédent. Ce jour-là, l'Église célèbre les saints Joachim et Anne, les parents de la Vierge Marie, les grands-parents de Jésus. François a donc profité de l'occasion pour souligner - reprenant le Document d'Aparecida auquel il avait tant travaillé en tant que cardinal - que «les enfants et les personnes âgées construisent l'avenir des peuples ; les enfants parce qu'ils vont poursuivre l'histoire, les personnes âgées parce qu'elles transmettent l'expérience et la sagesse de leur vie».

Pas d'avenir sans rencontre

Jeunes et vieux, grands-parents et petits-enfants. Ce binôme devient une des constantes du pontificat à travers les gestes, les discours, les audiences et les "hors programme", notamment lors des voyages. Ce sont eux, les jeunes et les personnes âgées, note amèrement François, qui sont souvent les premières victimes de la «culture du déchet». Mais ce sont toujours eux qui, ensemble, et seulement s'ils sont ensemble, peuvent partir en voyage et trouver l'espace pour un avenir meilleur. «Si les jeunes sont appelés à ouvrir de nouvelles portes», observe le Pape lors de la messe pour les consacrés le 2 février 2018, «les personnes âgées ont les clés», «il n'y a pas d'avenir sans cette rencontre entre les personnes âgées et les jeunes ; il n'y a pas de croissance sans racines et pas de floraison sans nouvelles pousses. Jamais de prophétie sans mémoire, jamais de mémoire sans prophétie ; et toujours se rencontrer».

Pour François, le terrain de rencontre entre jeunes et vieux est celui des rêves. D'une certaine manière, il s'agit d'une convergence surprenante et presque improbable. Et pourtant, comme l'expérience de la pandémie nous l'a montré, c'est précisément le rêve, la vision de demain, qui a tenu et tient ensemble ceux, grands-parents et petits-enfants, qui ont été soudainement séparés, ajoutant un fardeau supplémentaire au fardeau de l'isolement. De plus, ce centrage sur la dimension du rêve a été longtemps médité par le Pape et a des racines bibliques profondes. François aime, en effet, à plusieurs reprises se rappeler ce que le prophète Joël nous enseigne dans ce qu'il dit : «vos anciens seront instruits par des songes, et vos jeunes gens par des visions» (3,1) et «ils prophétiseront».

La proximité est essentielle

Qui, sinon les jeunes, demande le Pape, peut prendre les rêves des anciens et les faire avancer ? De manière significative, lors du Synode dédié à la jeunesse célébré en octobre 2018, il a souhaité qu'il y ait un événement spécial sur le dialogue entre les générations, la rencontre "La Sagesse du Temps" à l'Institut Patristique Augustinianum. À cette occasion, répondant aux questions des jeunes et des moins jeunes sur les questions d'actualité pour l'Église et le monde, François a exhorté «à défendre les rêves comme on défend les enfants», notant que «les fermetures ne connaissent pas les horizons, les rêves oui». Le Pape, qui est aussi un vieil homme, a confié une grande responsabilité aux jeunes. «Toi», a-t-il dit, en s'adressant idéalement à chaque jeune, «tu ne peux pas porter tous les vieux sur toi, mais leurs rêves oui, et ceux-là porte-les en avant, porte-les, cela te fera du bien». Et toujours lors de cette réunion, il a mis l'accent sur l'empathie, ce qui aujourd'hui, à la lumière de l'expérience dramatique de la pandémie, semble encore plus nécessaire. «On ne peut pas - a-t-il prévenu - partager une conversation avec un jeune sans empathie». Mais où pouvons-nous trouver aujourd'hui cette ressource si nécessaire pour aller de l'avant ? Dans la proximité répond le Pape. Un atout précieux, comme nous l'avons vécu ces derniers mois lorsque cette dimension fondamentale de l'existence a été soudainement «suspendue» à cause du virus. «La proximité fait des miracles», le Pape en est convaincu, «la proximité avec ceux qui souffrent», «la proximité avec les problèmes et la proximité entre jeunes et vieux». Une proximité qui, en nourrissant la «culture de l'espoir», nous immunise contre le virus de la division et de la méfiance.

Des racines et des rêves

Le Pape revient sur ce lien dans l'un de ses derniers voyages apostoliques, celui effectué en Roumanie en juin dernier. C'est ici que François est touché par une image, alors qu'il est à Iaşi pour la rencontre avec les jeunes et les familles du pays. C'est lui-même qui a confié la joie d'une rencontre inattendue, celle avec une femme âgée. «Dans ses bras - dit le Pape -elle portait son petit-fils qui avait plus ou moins deux mois, pas plus. Quand je suis passé, elle me l'a montré. Il a souri, et a souri avec un sourire de complicité, comme s'il me disait : "Regarde, maintenant je peux rêver !”». Une rencontre de regards de quelques secondes qui a enthousiasmé le Pape, toujours attentif à capter dans l'autre une étincelle qui, dépassant les limites du moment, devient un cadeau et un message pour tous. «Les grands-parents - commente-t-il - rêvent quand leurs petits-enfants vont de l'avant, et les petits-enfants ont du courage quand ils prennent racine chez leurs grands-parents».

Des racines et des rêves. Il ne peut pas y avoir d'un côté l'un sans l'autre, car l'un est pour l'autre. Et c'est certainement plus vrai aujourd'hui que par le passé, car il est urgent d'avoir une «vision globale» qui ne laisse personne à l'écart. François le souligne dans un entretien avec les magazines anglophones Tablet et Commonweal au moment le plus sombre de la pandémie en Europe. Pour le Pape, qui s'attarde sur le sens de ce que nous vivons en cette dramatique année 2020, la tension entre jeunes et vieux «doit toujours se résoudre dans la rencontre». Le jeune, répète-t-il, «est bourgeon, feuillage, mais a besoin de la racine, sinon il ne peut pas porter de fruits. Le vieil homme est comme la racine». Il rappelle une fois de plus la «prophétie de Joël». Aux personnes âgées d'aujourd'hui, effrayées par un virus qui brise la vie et étouffe l'espoir, François demande un surplus de courage. Peut-être le plus difficile : le courage de rêver. «Regardez ailleurs», exhorte le Souverain Pontife, «souvenez-vous de vos petits-enfants et ne cessez pas de rêver. C'est ce que Dieu vous demande : de rêver». Ce que nous vivons, au milieu des peurs et des souffrances, nous dit avec force le Pape, «c'est le moment propice pour trouver le courage d'une nouvelle imagination du possible, avec le réalisme que seul l'Evangile peut nous offrir». C'est le moment où la «prophétie de Joël» peut devenir réalité.


Saint-Sépulcre : images saisissantes avant sa réouverture aujourd'hui 24 mai (envoi de Chantal S)

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L'Isolement de Lamartine transmis par JJO

Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,

Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;

Je promène au hasard mes regards sur la plaine,

Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;

Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;

Là le lac immobile étend ses eaux dormantes

Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,

Le crépuscule encore jette un dernier rayon ;

Et le char vaporeux de la reine des ombres

Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

Cependant, s'élançant de la flèche gothique,

Un son religieux se répand dans les airs :

Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique

Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente

N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;

Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante

Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,

Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,

Je parcours tous les points de l'immense étendue,

Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,

Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?

Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,

Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,

D'un œil indifférent je le suis dans son cours ;

En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,

Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,

Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :

Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire;

Je ne demande rien à l'immense univers.

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,

Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,

Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,

Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;

Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,

Et ce bien idéal que toute âme désire,

Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,

Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !

Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?

Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,

Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;

Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :

Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !


Mise à disposition gratuitement d'un livre numérique pour prier, partager,;;; en ces périodes difficiles et plus.

JJ Olivier transmet un texte de la Librairie vaticane donnant le lien de téléchargement d'un ouvrage gratuit. Un clic et c'est sur le disque!


Crise actuelle et monde à venir

Voici une visio intéressante de l'astrophysicien Aurélien Barreau sur le moment que nous vivons. Transmis par René et Catherine Dupoiron

Video


Dépouillement

Marie-Laure Vigier qui suit notre site avec beaucoup d'intérêt depuis le petit village du Cantal où elle profite de sa retraite nous envoie ce texte


Prière de la Famille Vincentienne

SVdeP

 

 Cliquez sur l'image

 

 

 

Un très beau texte d’une religieuse française qui habite à Milan :

La Speranza

La Speranza en Italie ces jours-ci, c’est le ciel d’un bleu dépollué et provocant, c’est le soleil qui brille obstinément sur les rues désertes, et qui s’introduit en riant dans ces maisonnées qui apprennent à redevenir familles.

La Speranza ce sont ces post-it anonymes par centaines qui ont commencé à couvrir les devantures fermées des magasins, pour encourager tous ces petits commerçants au futur sombre, à Bergame d’abord, puis, comme une onde d’espérance – virale elle aussi – en Lombardie, avant de gagner toute l’Italie : « Tutto andrà bene <3 » (et comment ne pas penser à ces paroles de Jésus à Julienne de Norwich « …ma tutto sarà bene e tutto finirà bene »* ?),

La Speranza c’est la vie qui est plus forte et le printemps qui oublie de porter le deuil et la peur, et avance inexorablement, faisant verdir les arbres et chanter les oiseaux.

La Speranza ce sont tous ces professeurs exemplaires qui doivent en quelques jours s’improviser créateurs et réinventer l’école, et se plient en huit pour affronter avec courage leurs cours à préparer, les leçons online et les corrections à distance, tout en préparant le déjeuner, avec deux ou trois enfants dans les pattes.

La Speranza, tous ces jeunes, qui après les premiers jours d’inconscience et d’insouciance, d’euphorie pour des « vacances » inespérées, retrouvent le sens de la responsabilité, et dont on découvre qu’ils savent être graves et civiques quand il le faut, sans jamais perdre créativité et sens de l’humour : et voilà que chaque soir à 18h, il y aura un flashmob pour tous… un flashmob particulier. Chacun chez soi, depuis sa fenêtre… et la ville entendra résonner l’hymne italien, depuis tous les foyers, puis les autres soirs une chanson populaire, chantée à l’unisson. Parce que les moments graves unissent.

La Speranza, tous ces parents qui redoublent d’ingéniosité et de créativité pour inventer de nouveaux jeux à faire en famille, et ces initiatives de réserver des moments « mobile-free » pour tous, pour que les écrans ne volent pas aux foyers tout ce Kairos qui leur est offert. 

La Speranza – après un premier temps d’explosion des instincts les plus primaires de survie (courses frénétiques au supermarché, ruée sur les masques et désinfectants, exode dans la nuit vers le sud…) – ce sont aussi les étudiants qui, au milieu de tout ça, ont gardé calme, responsabilité et civisme… qui ont eu le courage de rester à Milan, loin de leurs familles, pour protéger leurs régions plus vulnérables, la Calabre, la Sicile… mais surtout qui résistent encore à cet autre instinct primaire de condamner et de montrer du doigt pleins de rage ou d’envie, ceux qui n’ont pas eu la force de se voir un mois isolés, loin de leur famille, et qui ont fui.

La Speranza c’est ce policier qui, lors des contrôles des « auto-certificats » et tombant sur celui d’une infirmière qui enchaîne les tours et retourne au front, s’incline devant elle, ému : « Massimo rispetto ».

Et la Speranza bien sûr, elle est toute concentrée dans cette « camicia verde » des médecins et le dévouement de tout le personnel sanitaire, qui s’épuisent dans les hôpitaux débordés, et continuent le combat. Et tous de les considérer ces jours-ci comme les véritables « anges de la Patrie ».

Mais la Speranza c’est aussi une vie qui commence au milieu de la tourmente, ma petite sœur qui, en plein naufrage de la Bourse, met au monde un petit Noé à deux pays d’ici, tandis que tout le monde se replie dans son Arche, pour la « survie », non pas des espèces cette fois-ci, mais des plus vulnérables.

Et voilà la Speranza, par-dessus tout : ce sont ces pays riches et productifs, d’une Europe que l’on croyait si facilement disposée à se débarrasser de ses vieux, que l’on pensait cynique face à l’euthanasie des plus « précaires de la santé »… les voilà ces pays qui tout d’un coup défendent la vie, les plus fragiles, les moins productifs, les « encombrants » et lourds pour le système-roi, avec le fameux problème des retraites…

Et voilà notre économie à genoux. À genoux au chevet des plus vieux et des plus vulnérables.

Tout un pays qui s’arrête, pour eux…

Et en ce Carême particulier, un plan de route nouveau : traverser le désert, prier et redécouvrir la faim eucharistique. Vivre ce que vivent des milliers de chrétiens de par le monde. Retrouver l’émerveillement. Sortir de nos routines…

Et dans ce brouillard total, naviguer à vue, réapprendre la confiance, la vraie. S’abandonner à la Providence.

Et apprendre à s’arrêter aussi. Car il fallait un minuscule virus, invisible, dérisoire, et qui nous rit au nez, pour freiner notre course folle.

Et au bout, l’espérance de Pâques, la victoire de la vie à la fin de ce long carême, qui sera aussi explosion d’étreintes retrouvées, de gestes d’affection et d’une communion longtemps espérée, après un long jeûne.

Et l’on pourra dire avec saint François « Loué sois-Tu, ô Seigneur, pour fratello Coronavirus, qui nous a réappris l’humilité, la valeur de la vie et la communion ! ».

Courage, n’ayez pas peur : Moi, j’ai vaincu le monde ! (Jn 16, 33)

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* “Il peccato è inevitabile,

ma tutto sarà bene,

e ogni sorta di cose sarà bene.

[...] Dal momento che ho trasformato in bene il danno più grande, dovete dedurre che trasformerò in bene qualsiasi altro male, che di quello è più piccolo”.

Giuliana di Norwich, Libro delle Rivelazioni


Une question pour après LAUDATO SI § 160 (JJ Olivier)

RuinesQuel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ? Cette question ne concerne pas seulement l’environnement de manière isolée, parce qu’on ne peut pas poser la question de manière fragmentaire. Quand nous nous interrogeons sur le monde que nous voulons laisser, nous parlons surtout de son orientation générale, de son sens, de ses valeurs. Si cette question de fond n’est pas prise en compte, je ne crois pas que nos préoccupations écologiques puissent obtenir des effets significatifs. Mais si cette question est posée avec courage, elle nous conduit inexorablement à d’autres interrogations très directes : pour quoi passons-nous en ce monde, pour quoi venons-nous à cette vie, pour quoi travaillons-nous et luttons-nous, pour quoi cette terre a-t-elle besoin de nous ? C’est pourquoi, il ne suffit plus de dire que nous devons nous préoccuper des générations futures. Il est nécessaire de réaliser que ce qui est en jeu, c’est notre propre dignité. Nous sommes, nous-mêmes, les premiers à avoir intérêt à laisser une planète habitable à l’humanité qui nous succédera. C’est un drame pour nous-mêmes, parce que cela met en crise le sens de notre propre passage sur cette terre.

QUE FERONS NOUS ??


Le monde qui marchait sur la tête de Coline Serreau

Méditation transmise par Catherine et René (cliquez sur le mot souligné)


Un paroissien propose quelques phrases du pape François LAUDATO SI §138

virus"L’écologie étudie les relations entre les organismes vivants et l’environnement où ceux-ci se développent. Cela demande de s’asseoir pour penser et pour discuter avec honnêteté des conditions de vie et de survie d’une société, pour remettre en question les modèles de développement, de production et de consommation. Il n’est pas superflu d’insister sur le fait que tout est lié. Le temps et l’espace ne sont pas indépendants l’un de l’autre, et même les atomes ou les particules sous-atomiques ne peuvent être considérés séparément. Tout comme les différentes composantes de la planète – physiques, chimiques et biologiques – sont reliées entre elles, de même les espèces vivantes constituent un réseau que nous n’avons pas encore fini d’identifier et de comprendre. Une bonne partie de notre information génétique est partagée par beaucoup d’êtres vivants. Voilà pourquoi les connaissances fragmentaires et isolées peuvent devenir une forme d’ignorance si elles refusent de s’intégrer dans une plus ample vision de la réalité."

Et par l'intermédiaire de la Sainte Vierge adressons nos prières afin qu'à l''avenir l'Humanité prenne en compte les liens qui nous unissent à la nature. Nous ne la connaissons pas dans ses moindres aspects, et nous ne sommes pas à l'abri quant à la survenances d'autres facteurs tels que le COVI 19.

Vigilance en union de Prières, Que le Seigneur nous vienne en aide !


PereLejeune                                 Christian

Partage du père Pierre-Alain Lejeune          "Réponse" du père Christian Alexandre

curé de St Médard-en-Jalles                          Ensemble pastoral Bx Boulevards

(cliquez sur la photo)                                      (cliquez sur la photo)


Je vous écris d’une ville coupée du monde. Nous vivons ici dans une parfaite solitude qui n’est pas le vide. Nous prêtons chaque jour un peu moins attention à ce que nous ne pouvons plus faire car Venise, en ces jours singuliers, nous ramène à l’essentiel. La nature a repris le dessus. L’eau des canaux est redevenue claire et poissonneuse. Des milliers d’oiseaux se sont installés en ville et le ciel, limpide, n’est plus éraflé par le passage des avions. Dans les rues, à l’heure de la spesa, les vénitiens sont de nouveau chez eux, entre eux. Ils observent les distances, se parlent de loin mais il semble que se ressoude ces jours-ci une communauté bienveillante que l’on avait crue à jamais diluée dans le vacarme des déferlements touristiques. Le tourisme, beaucoup l’ont voulu, ont cru en vivre, ont tout misé sur lui jusqu’à ce que la manne se retourne contre eux, leur échappe pour passer entre des mains plus cupides et plus grandes, faisant de leur paradis un enfer.

Venise, en ces jours singuliers, m’apparaît comme une métaphore de notre monde. Nous étions embarqués dans un train furieux que nous ne pouvions plus arrêter alors que nous étions si nombreux à crever de ne pouvoir en descendre! A vouloir autre chose que toutes les merveilles qu’elle avait déjà à leur offrir, les hommes étaient en train de détruire Venise. A confondre l’essentiel et le futile, à ne plus savoir regarder la beauté du monde, l’humanité était en train de courir à sa perte. Je fais le pari que, lorsque nous pourrons de nouveau sortir de nos maisons, aucun vénitien ne souhaitera retrouver la Venise d’avant. Et j’espère de tout mon coeur que, lorsque le danger sera passé, nous serons nombreux sur cette Terre à refuser de réduire nos existences à des fuites en avant. Nous sommes ce soir des millions à ignorer quand nous retrouverons notre liberté de mouvement. Soyons des millions à prendre la liberté de rêver un autre monde. Nous avons devant nous des semaines, peut-être des mois pour réfléchir à ce qui compte vraiment, à ce qui nous rend heureux.

La nuit tombe sur la Sérénissime. Le silence est absolu. Cela suffit pour l’instant à mon bonheur. Andrà tutto bene.
Arièle Butaux
Venise, 17 mars 2020, 9ème jour de confinement


Moustapha Dahleb la plus belle plume tchadienne, écrit:

L'HUMANITÉ ÉBRANLÉE ET LA SOCIÉTÉ EFFONDRÉE PAR UN PETIT MACHIN.

Un petit machin microscopique appelé coronavirus bouleverse la planète. Quelque chose d'invisible est venu pour faire sa loi. Il remet tout en question et chamboule l'ordre établi. Tout se remet en place, autrement, différemment.

Ce que les grandes puissances occidentales n'ont pu obtenir en Syrie, en Lybie, au Yemen, ...ce petit machin l'a obtenu (cessez-le-feu, trêve...).

Ce que l'armée algérienne n'a pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (le Hirak à pris fin).

Ce que les opposants politiques n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (report des échéances électorales. ..).

Ce que les entreprises n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (remise d'impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d'investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques. ..).

Ce que les gilets jaunes et les syndicats n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu ( baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée...).

Soudain, on observe dans le monde occidental le carburant a baissé, la pollution a baissé, les gens ont commencé à avoir du temps, tellement de temps qu'ils ne savent même pas quoi en faire. Les parents apprennent à connaître leurs enfants, les enfants apprennent à rester en famille, le travail n'est plus une priorité, les voyages et les loisirs ne sont plus la norme d'une vie réussie.

Soudain, en silence, nous nous retournons en nous-mêmes et comprenons la valeur des mots solidarité et vulnérabilité.

Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Nous réalisons que nous avions dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons ensemble que les hôpitaux sont pleins et que l'argent n'a aucune importance. Que nous avons tous la même identité humaine face au coronavirus.

Nous réalisons que dans les garages, les voitures haut de gamme sont arrêtées juste parce que personne ne peut sortir.

Quelques jours seulement ont suffi à l'univers pour établir l'égalité sociale qui était impossible à imaginer.

La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme.

Puisse cela servir à réaliser la vulnérabilité des êtres humains qui cherchent à aller habiter sur la planète mars et qui se croient forts pour clôner des êtres humains pour espérer vivre éternellement.

Puisse cela servir à réaliser la limite de l'intelligence humaine face à la force du ciel.

Il a suffi de quelques jours pour que la certitude devienne incertitude, que la force devienne faiblesse, que le pouvoir devienne solidarité et concertation.

Il a suffi de quelques jours pour que l'Afrique devienne un continent sûr. Que le songe devienne mensonge.

Il a suffi de quelques jours pour que l'humanité prenne conscience qu'elle n'est que souffle et poussière.

Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Que pouvons-nous face à ce coronavirus ?

Rendons-nous à l'évidence en attendant la providence.

Interrogeons notre "humanité" dans cette "mondialité" à l'épreuve du coronavirus.

Restons chez nous et méditons sur cette pandémie.

Aimons-nous vivants !