La lettre du secteur pastoral de Pessac, 8 décembre 2015

Rencontre inter religieuse du 5 décembre 2015 sur le thème de la Miséricorde

L’Année sainte de la Miséricorde s’ouvrira officiellement ce 8 décembre, mais à Pessac nous l’avons engagée dès ce 5 décembre avec une rencontre inter religieuse suivie d’une célébration, car tel que nous le rappelle notre pape François « la Valeur de la Miséricorde dépasse les frontières de l’Eglise ». Elle est le lien avec le Judaïsme et l’Islam qui la considèrent comme un des attributs les plus significatifs de Dieu… Que cette année jubilaire, vécue dans la miséricorde, favorise la rencontre avec ces religions et les autres nobles traditions religieuses…quelle nous rende plus ouverts au dialogue pour mieux nous connaître et nous comprendre. Quelle chasse toute forme de fermeture et de mépris. Quelle repousse toute forme de violence et de discrimination. (ch. 23 de la bulle d’indiction du jubilé de la Miséricorde) ».

Notre rencontre à laquelle participèrent les deux associations de musulmans de Pessac ainsi que les communautés protestantes et maronites permit de partager, en respect mutuel, de nos visions respectives de la Miséricorde dans nos différentes cultures et religions.

 

Le père Nabil nous rappela la tradition syriaque et araméenne des maronites et précisa que l’homme est sans cesse à la recherche de la Miséricorde de Dieu et en est ébloui.

Pour l’iman Barri, la miséricorde, c’est la vie étant liée à toutes les valeurs de celle-ci:la paix, le pardon, au savoir-vivre. Elle permet d’enlever les barrières entre les personnes. Concrètement il faut vivre de cette miséricorde par des actes, et propager les paroles de miséricorde.

Les prophètes vivaient de cette miséricorde et il est écrit dans le Coran : « Ne désespérez jamais du Miséricordieux (al-Rahmân)»

Le pasteur Raymond Chamard, après avoir cité comme contre- exemple de miséricorde cet enfant gisant sur le sable d’une plage de Turquie, nous rappela que Dieu a un coeur de mère. Il nous aime d’un amour inconditionnel et permanent.

Dieu nous demande de manifester notre miséricorde …mais nous avons besoin pour cela de la grâce de Dieu. L’Esprit de Dieu vient à notre aide pour que nous soyons « transformés » par la miséricorde, pour que notre attitude intérieure nous porte à donner des preuves concrètes de la miséricorde, des gestes de compassion, d’amour. L’égalité humaine peut se réaliser dans la miséricorde de Dieu.…Mais, il n’y a pas « d’année de la Miséricorde » ; pratiquer la miséricorde est l’affaire de toute une vie.

logo du jubilé de la Miséricorde le fils prodigue al-Rahmân : le Miséricordieux


L’imam Khalid rappela qu’il est question de la Miséricorde dès la Création du monde.

Allah dit « La Miséricorde l’emporte sur ma colère».

C’est par la Miséricorde d’Allah qu’on peut entrer au paradis.

Allah demande d’aider les autres. Ainsi il demande de visiter les malades ; tout comme dans l’Evangile de Matthieu, il y a dans le Coran la phrase : « J’étais malade et vous m’avez visité ».

Le père Christian reprend l’Ancien Testament et nous fait remarquer qu’au début de celui-ci, Dieu-Yahweh, agit sur le mode punition- pardon avec Adam et Eve, Caïn, le déluge et Noé… Puis avec Abraham, notre père à tous qui réunit nos différentes religions, Dieu accorde sa Miséricorde inconditionnelle et permanente. Dans les Evangiles il nous questionne en paraboles et nombreuses sont celles qui évoquent le pardon tel que pour le fils prodigue où le père accueille à bras ouverts, sans demander d’explication mais seulement : « est ce que tu vas revenir ? ». Avec le bon Samaritain, Jésus donne un exemple de miséricorde pour notre « prochain », sans faire de tri, et nous invite dans cette voie: « va et fais de même ».

Les témoignages de Bernard et de Pierre sur ce qui se vit en prison, de Christiane sur l’action avec les Roms à Pessac ou de Mouna sur la terre du Liban où 18 religions cohabitent et qui est « terre d’accueil » pour tant de réfugiés complétèrent ce partage. Mouna rappela qu’al-Rhamân, le miséricordieux signifiait également en arabe le ventre maternel d’où jaillit la vie… belle liaison avec ce 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception et journée d’ouverture du Jubilé de la Miséricorde.

Ainsi, tel que l’indiqua Abdouramane, cette soirée du 5 décembre fut un signe de Miséricorde.

Après la collation partagée autour des figues et des crêpes, la célébration co-célébrée avec le père Nabil nous offrit d’autres signes de Miséricorde et chacun fut invité à méditer ses 14 oeuvres, oeuvres corporelles et spirituelles, proposées par notre pape François.